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L’échange de liens SEO : une pratique d’un autre âge ?

Est-ce encore une bonne idée en 2022 de pratiquer l’échange de liens avec un autre site ? N’était-ce pas déjà à la fin des années 2000 une manière grossière – mais commode – de faire du SEO, au mieux inefficace, au pire risquée – selon avec qui l’on fait l’échange et/ou à force de multiplier les échanges ?

Gratuite (quoique pas toujours) et séduisante sur le papier pour obtenir des backlinks, très intuitive pour les non-experts SEO, cette méthode a, en dépit de toutes les critiques et des avertissements de Google, encore de très beaux jours devant elle. Mais comment bien l’exécuter sans tomber dans ses pièges ?

Ce qu’il faut entendre par « échange de liens »

Avoir des liens réciproques n’est pas synonyme d’échange de liens. Par exemple, le fait que LeMonde.fr fasse en footer un lien vers Le Huffington Post (et d’autres parutions du groupe) et que celui-ci fasse de même un lien en footer vers Le Monde ne constitue pas en soi un lien réciproque. En fait, il y a fort à parier que Google identifie très bien et de longue date ces liens entre les sites d’un même groupe. D’ailleurs, ce n’est pas non plus un PBN, ne serait-ce que parce que dans l’esprit d’un PBN, quelle que soit la « réussite » des sites du réseau par ailleurs (monétisés, visibilité, …) le but ultime est d’en pousser un ou deux particulier, les « money sites ».

En revanche, la démarche délibérée de contacter un site web tiers, possédé par une connaissance ou bien par un parfait inconnu, pour proposer de faire un lien vers chez lui contre un lien vers chez soi, cela constitue le cas classique de l’échange. Mail typique sur la forme, et qui connait de multiples variantes plus ou moins subtiles :

Bonjour, je suis webmaster de [site], j’ai remarqué votre site web et il est très intéressant. Je vous propose de faire un échange de visibilité qui serait très profitable à nos deux sites. Je peux vous faire un lien depuis [lieu] et en échange, vous me faîtes un lien de puis [lieu]. Qu’en pensez-vous ?

Cependant, par expérience et les pratiques SEO se répandant, l’approche précédente, si elle existe toujours, est néanmoins devenue « naïve », trop « grossière ». Seul intérêt peut-être : au lancement d’un site pour aider Googlebot à l’explorer et indexer…

Quelles bonnes pratiques ?

Vous l’aurez compris, mon premier conseil est évidemment d’éviter les liens totalement réciproques :

  • d’une url 1 vers une url 2 // de l’url 2 vers 1
  • lien « sitewide » (sur tout le site, en footer par exemple) du site 1 vers le 2 et inversement
  • plus globalement si on le peut, du site 1 vers 2 et inversement

Ce dernier cas n’est pas à prendre au sens strict, et il peut tout naturellement arriver sans velléité de faire un échange, à cause d’une proximité thématique ou de la complémentarité de deux sites différents. Mais dans le cadre d’un netlinking délibéré, il sera préférable d’opter pour un schéma triangulaire.

Soient les sites A (le partenaire), B (notre propre site) et C. On aura :

Site A page 1 vers Site B page 1

Site C page 1 vers site A page 2 (en échange de son lien vers B)

Donc le site A ne pointe pas vers le site C (ou a minima, pas vers sa page 1)

Ce schéma est très basique et dans une pratique plus poussée, on prendra soin (par exemple, et tout comme dans le cadre d’un PBN) de vérifier que les adresses IP des sites A, B et C ne soient pas de même classe C. Et l’on sera évidemment attentif aux métriques respectives des sites pour que cela ait une vraie valeur SEO (et que personne ne soit lésé : je reçois un bon lien avec bon TF CF etc. de A, et avec C je lui envoie un lien des plus médiocres…).

Présupposé important : avoir en stock le site C !

  • Vous possédez déjà le site, comme cela arrive souvent chez les éditeurs de contenus : rien de compliqué sauf peut-être à chercher des métriques SEO équitables dans le cadre de l’échange
  • Vous écrivez un article pour / commandez un lien sur le site C (ce qui dans ce dernier cas implique un coût en netlinking) et soit en lien principal, soit en lien secondaire bien choisi, vous linkez vers A

On pourrait encore raffiner : recevrez-vous un lien depuis un contenu déjà existant (donc avec peut-être au niveau de l’url du TF, du CF, voire recevant lui-même plusieurs backlinks) ou depuis un nouveau (donc sans métriques SEO, l’échange reposant donc sur les métriques du site en général) ? Ce n’est pas tout à fait la même chose, et d’ailleurs, certaines plateformes de ventes de lien l’ont bien compris – je pense par exemple à NextLevel.link qui à rebours de la plupart des plateformes vend des liens sur des contenus déjà positionnés.

5 conseils pour que cela fonctionne

Entre experts, nous dirions qu’ils se résument à : « faire propre et être parano » !

  • Check des métriques SEO (domaines référents, trafic SEO approximatif, rapport liens vers le site / liens sortants du site…) comme en fait pour toute acquisition de backlinks. Mais sans le faire, vous ne songeriez pas à faire un échange, si ?
  • Pas de réciprocité directe, préférer un troisième site pour rendre le lien en échange.
  • Affinité thématique entre les sites et contenus où seront faits les liens, ou « passerelles thématiques » évidentes (donc sans faire preuve d’inventivité !). Entre 3 sites sur le sport, c’est plus évident qu’entre un sur le sport, l’autre sur la cigarette électronique et l’autre sur la philosophie…
  • Eviter un autre échange avec le même site avant au moins 2-3 mois : ne pas sombrer dans ce qui pourrait sembler artificiel aux yeux de Google
  • Eviter de recevoir un lien du même site vers votre même page à l’avenir ; j’admets que le point est discutable (et discuté) mais je crois que cette règle dans sa généralité et simplicité reste la bonne ligne de conduite
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